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Sept à Huit sur TF1, un magazine entre l'investigation et l'émotion

Sept à Huit sur TF1, un magazine entre l'investigation et l'émotion

Sept à Huit sur TF1, un magazine entre l'investigation et l'émotion
Chaque dimanche soir depuis de nombreuses années, TF1 diffuse un grand magazine d’information avant le JT de 20h. Son nom : Sept à Huit présenté depuis septembre 2006 par Harry Roselmack. Ce programme est une véritable institution au sein de la chaîne et un gros succès d’audience. J’ai regardé plusieurs fois cette émission, voici ce que j’en pense.
 
 
Des reportages de société sous toutes les coutures
 
Sept à Huit a déjà 15 ans, une longévité énorme en télévision et qui est due en grande partie au contenu même du magazine. Centré sur des sujets de société à travers diverses thématiques : les trafics de drogues, la prostitution, les affaires familiales, les systèmes éducatifs, les nouveaux styles de cuisine dans le monde, etc… Bref il y en a pour tous les goûts. Le programme en fait dépasse les sujets traditionnels des magazines de faits divers pour les rendre intéressants. Pour cela il se concentre sur l’humain, chose que j’apprécie particulièrement. En effet le point de départ de la grande majorité des reportages suit un homme ou une femme concernée par le thème du reportage. La construction de celui-ci se fait en entonnoir inversé, on part d’abord du cas d’une personne en particulier pour ensuite regarder le sujet dans sa globalité.
 
Si je prends l’exemple du reportage sur les « vendeurs de foi » en Afrique, le journaliste part dans un premier temps à la rencontre d’une prêtresse en particulier avant de s’intéresser à tous les autres. Ce style, cette façon d’informer permet de désanxiogéniser le reportage surtout dans des thèmes « difficiles ». D’ailleurs l’équipe de l’émission a renforcé ce côté humain avec le lancement en 2015 de « Sept à Huit Life » une extension du magazine diffusée dès 17h25. Cette partie est dédiée à des sujets se rapportant beaucoup plus à la vie quotidienne (ex : les cours de gym low cost).
 
Après le fond parlons de la forme. Harry Roselmarck est clairement excellent dans son rôle de présentateur. Il est rompu à cet exercice. Si son temps d’antenne est limité, il sert à introduire les sujets pour accompagner le téléspectateur. Le plateau est quant à lui assez classique. Doté de murs noirs équipés d’un grand écran, de courbes lumineuses et d’une plateforme éclairée ; il donne un ton sérieux au programme. Les plans serrés sur le présentateur évitent de donner un ton « inquiétant » au programme. Mais le plus gros atout de Sept à Huit est pour moi à la fin de l’émission durant les dix dernières minutes.

Reportage sur les "vendeurs de foi", ces prédicateurs aux dons sulfureux (13/09/2015)

 
Un magazine avec le meilleur intervieweur de France
 
Une petite musique, un plan serré sombre sur une personne et une voix qui parle. Voyez-vous où je veux en venir ? Non ? Il s’agit du fameux « portrait de la semaine » de Thierry Demaizière. C’est une interview d’une dizaine de minutes (un temps long en télévision) d’un anonyme ou d’une personnalité ayant une actualité forte. C’est la partie « émotion » de l’émission. En quinze ans, tous les genres d’histoires et de personnalités y sont passés. Madonna, Lady Gaga, Marc Lavoine et bien d’autres sont passés sous le feu des questions du journaliste.
 
Mais la force de ces entretiens c’est déjà qu’on ne voit pas le journaliste. Seule la personne interviewée apparaît sous différents plans de caméras. L’intérêt : on se focalise sur lui et ses réponses, l’invité est la star et pas le journaliste. Autre élément, Thierry Demaizière ne cherche pas le buzz ou le clash dans ses questions. Il cherche à comprendre ce qui s’est passé à un instant T. On sort du cadre de la promotion même si les gens qui passent sont là pour parler de leur dernier livre ou album. On en oublie cet aspect pourtant présent généralement en télévision.
 
Ce journaliste est en plus le seul à savoir parfaitement « doser » ses questions. C’est à dire aller dans le fond de la personne sans aller trop loin dans son intimité. Il n’y a ainsi jamais de gêne chez l’invité comme le téléspectateur. Une chose hélas si rare aujourd’hui. Quelque soit la personne interrogée, Thierry Demaizière parvient à nous faire entrer en empathie avec son invité. C’est je trouve en cohérence avec le reste de l’émission : l’humain avant tout.
 
 
En conclusion
 
Si Sept à Huit est encore présent à l’antenne depuis tant d’années ce n’est pas étonnant. Le programme est clairement une référence dans le magazine de société. Souvent imité mais jamais égalé, il adopte un ton humain très particulier, le rendant très agréable à regarder. Enfin son interview finale est clairement ce qui rend unique ce programme. Sept à Huit sans son « portrait de la semaine » ce serait comme les Rolling Stones sans guitare, ça ne marcherait pas.
 
 
Ma note personnelle : 8/10
 
 
Sept à Huit est une émission diffusée tous les dimanches vers 17h25 (Sept à Huit Life puis Sept à Huit) sur TF1.

Le portrait de la semaine par Thierry Demaizière sur Manon, échangée à la naissance (13/09/2015)